(Publié le 7 Juin 2007)
Henry James, La source sacrée, 1901, folio classique, 2005.
L'histoire...
Le narrateur se rend à
Newmarch pour y passer un week end mondain. Sur le quai de la gare, il
rencontre Gilbert Long et Grace Brissenden. Long, homme d'une intelligence
médiocre semble plus spirituel, alors que Mrs Brissenden, femme d'une
quarantaine d'années, paraît avoir rajeuni depuis son mariage avec un homme
plus jeune qu'elle. A Newmarch, le narrateur constate que Mr Brissenden, âgé
d'environ 30 ans, ressemble à un vieillard.
Intrigué, le narrateur
commence à élaborer une théorie : si Mrs Brissenden a rajeuni "au
détriment" de son mari, Long doit avoir absorbé l'intelligence d'une
femme.
"J'avais seulement la vague conscience d'être
sur les traces d'une loi..."
La
narrateur s'efforce alors d'étayer sa théorie et de découvrir qui est
cette femme, la source de la soudaine intelligence de Long. Il
discute avec les invités, surveille tous leurs mouvements, mais réalise
très vite qu'il entre dans les secrets des relations intimes et de l'adultère,
et il commence à redouter un scandale.
Le roman est une
succession de réflexions et de dialogues qui permettent au lecteur de
suivre la pensée du narrateur, de s'identifier à lui, au point de partager
son embarras (car il risque de dévoiler des relations secrètes) et son
obsession : découvrir qui est la maîtresse de Long et vérifier sa théorie.
Raisonner à partir
d'éléments fantastiques paraît absurde, pourtant, Henry James parvient
à développer une argumentation très cohérente.
Dans la préface de
l'édition de poche, Jean Pavans précise que Henry James avait
qualifié La source sacrée de roman accidentel, (il était au départ destiné
à être une nouvelle), et de jeux d'esprit. Pour les lecteurs qui entrent dans
l'histoire, c'est effectivement un véritable jeu, à la fois passionnant à
tenter de comprendre, mais également un peu déconcertant. Cette préface
est vraiment intéressante, car elle livre différentes clefs
d'interprétation qui permettent d'apprécier le talent de l'auteur pour
mystifier son lecteur.
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