(Publié le 27 Novembre 2009)
Luis Sepúlveda, Le vieux qui lisait des romans d’amour, éditions
Métailié 1992 et Point Seuil 1995.
Présentation de l'éditeur
Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir
chasser le félin tueur d’hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte
les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le
duel avec le fauve.
J'ai lu cette courte histoire avec beaucoup de plaisir. Luis Sepulveda donne finalement assez peu de détails sur Antonio mais on
s’attache rapidement à lui; son rapport aux livres le rend
particulièrement touchant pour les lecteurs.
« Il lisait lentement en épelant les syllabes, les
murmurant à mi-voix comme s’il les dégustait, et, quand il avait maîtrisé le
mot entier, il le répétait d’un trait. Puis il faisait la même chose avec la
phrase complète, et c’est ainsi qu’il s’appropriait les sentiments et les idées
que contenaient les pages. »
Les autres portraits sont également brefs mais suffisants pour
que l’on puisse cerner les personnages. Malgré tout, ce roman m'a semblé
un peu court ; je serais volontiers restée plus longtemps dans l’ambiance
de cette forêt et avec ces personnages dont j’aurais aimé découvrir davantage
la vie quotidienne.
Je n'avais pas l'intention de faire une
lecture comparée, mais l'hommage de Sepulveda à Francisco Coloane est évident.
L’influence de Coloane est perceptible, autant sur la forme de récit,
entre réalisme et fable, que sur les thèmes abordés : l’homme et la
nature, la mise en parallèle de deux cultures (ici, les indiens Shuars).
Chez Sepulveda, cette forme engagée est très efficace, et je
garde l'impression d'une forme de légèreté.
Plus cynique, et dans une écriture plus poétique, à mon avis, Coloane malmène
davantage ses personnages, les plongeant dans des ambiances plus sombres, où la
folie reste une menace omniprésente.
Je conseillerais à ses lecteurs de découvrir Coloane !
L'avis de Kalistina... qui a retenu la
même citation. Sur son blog, vous trouverez des liens vers d'autres billets.
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